lundi 26 mars 2012

Mon point de vue sur les frais de scolarité!!! Loin d'une vérité, ce n'est que ma réflexion...

Alors je vais répondre à vos commentaires dans l'ordre et avec des sous-titres, à vous de lire ce qui vous intéresse. En passant, les idées que j'avance, pour la plupart, ne viennent pas de moi, ce sont des choses entendues que je trouvais sensées. Libre à vous de bonifier, et si je me trompe sur des faits, je vous en prie corrigez-moi et je reconsidérerai.

Prêt, endettement et faillite (Daniel)

Je reviendrai plus loin sur pourquoi je crois que de faciliter l'accès aux prêts étudiants pour une plus grande portion d'entre eux est un compromis acceptable. Mais je pense que d'associer prêt et faillite c'est un peu du réductionnisme. C'est selon moi manquer de confiance en cette nouvelle génération, qui est au contraire très informée et de plus en plus éduquée, malgré leurs plaintes ;). Dans un deuxième temps, oui certaines personnes endettées feront une faillite, ou ont fait une faillite, mais ça c'est vrai aussi dans notre génération. Et je suis d'accord de ne pas trop généraliser. En revanche, je ne peux que parler pour ce que je connais, mais j'ai eu une dette étudiante que j'ai repayé, fièrement, pendant 10 ans, et je n'ai jamais fait faillite, alors je crois que c'est possible et que c'est la majorité. Enfin, il y a un principe qui semble absurde, mais vrai qui veut que s'endetter c'est parfois investir. Évidemment certains seront contre, mais fait de façon intelligente, il est possible de s'enrichir à plus ou moins long terme de cette façon. C'est comme ça que j'ai acquis une première maison, et qui maintenant me permet d'en avoir une deuxième. Mais ultimement si j'en suis là, c'est qu'un jour j'ai investi dans ma formation grâce à mon prêt étudiant.

L'accessibilité aux études post-secondaires et rentabilité à long terme (Jonathan et Daniel)

Je pense que dans un monde idéal, ponctuel et intemporel, de miser sur les profits futurs réalisés par les nouveaux diplômés pour absorber les coûts de former la population aurait sa place. Par contre, dans une société ou l'État providence a voulu prendre en charge différents programmes sociaux, les ressources financières sont limitées. Bien que l'éducation est importante, ce n'est pas à mon avis le service le plus important. Je ne suis pas prête à sacrifier l'assurance maladie, l'aide sociale pour ceux qui en ont vraiment besoin, les routes et les infrastructures qu'on ne peut pas laisser se détériorer qu'on le veuille ou non, pour payer la formation des futurs professionnels aptes à rembourser leur formation. Formation et éducation, je pense qu'il y a une distinction à faire. Je ne commenterai pas sur les pays scandinaves, je ne suis nullement experte en la matière, comme probablement la plupart d'entre nous, sinon de dire que les comparaisons sont dangereuses. Chaque société est différente, aucune n'est parfaite, la nôtre non plus, mais si vous voulez comparer je vous invite à mettre vos références et faire ressortir toute la structure globale des sociétés comparées. Pour ma part, j'entends des gens de d'autres nationalités dire que ce n'est pas mieux dans leur pays même si l'éducation est entièrement gratuite. Mais bon, ça dépend toujours de nos convictions, nos besoins, nos valeurs, nos priorités et de la structure de la société. Être en avance, si ça se définit par le fait d'être socialiste...c'est un autre débat que je ne lancerai pas. Encore une fois, je me limite à dire, je préfère limiter l'aide gouvernementale à ceux qui en ont vraiment besoin, que de payer également pour tout le monde, et ci ça fait de moi une non-socialiste, tant pis. Bref, mon point, s'il n'était pas clair, je ne crois pas que le Québec a les moyens de se payer tous les services qu'il offre gratuitement. Je suis fière de mon niveau de vie au Québec, de la sécurité que j'y trouve et je veux d'abord et avant tout conserver ce qu'on a. On a beaucoup de chance déjà et on ne fait que demander toujours plus, et se déresponsabiliser. Et je te retourne la question, pourquoi ne voudrais-tu pas rembourser ta propre formation plus tard, lorsque tu seras sur le marché du travail plutôt que de te la faire donner à rabais par le reste de la société. Et plus vous serez nombreux à étudier, moins les fonds nécessaires seront disponibles. C'est un cercle vicieux. L'Université c'est un droit, mais aussi un privilège à la fois.

Mauvaise gestion (Jonathan)

Le Gouvernement n'est pas parfait, les Universités non plus, je ne crois pas que les étudiants soient tous non plus de parfaits gestionnaires. La question n'est pas de rembourser la mauvaise gestion. Mais plutôt de permettre une éducation de qualité qui suit le coût de la vie. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'argent qui se perd, mais ce n'est pas le débat.

Droit universel (Jonathan)
Malheureusement, il n'est pas possible de faire rouler le monde, sans parler d'économie. Je ne saurais répondre à la question, sur l'instruction comme droit universel. Qu'entends t'on par instruction? Jusqu'où l'instruction va? C'est ici que je fais la distinction entre éducation et formation. C'est une chose d'avoir les outils nécessaires pour fonctionner en société, français, mathématique, etc. La formation quant à elle est bien personnelle à chacun, moi il m'en a coûté près de 30 000$ en prêts. J'ai voulu aller au collège privé, c'était ma décision, et je ne me suis jamais posée la question à savoir si m'endetter davantage devait être un frein à ma formation. J'avais envie de cette formation, elle m'a servie, mais elle a été mon choix et je ne demanderais pas au reste de la population de payer pour moi.

Les riches (Audrey)
Ahhhhhh....les méchants riches...Je pense malheureusement qu'il ne faut pas confondre les débats. La richesse des uns n'est pas directement la cause pour la pauvreté des autres. Mais reprenons du début. La plupart des riches ne se prévaudraient pas des prêts et s'ils le font, ils le rembourseront vite, et ça n'enlève rien aux autres et non ils ne seront pas plus riches. Par contre, les bourses demeurent présentes de façon à subvenir seulement à ceux qui en ont besoin. Les droits de scolarité n'ont pas comme but d'éliminer l'écart entre les riches et les pauvres. Par contre, les prêts étudiants, ont comme but de permettre l'accessibilité aux études post-secondaires, ce qui à mon avis est la seule vraie façon d'éliminer cet écart. L'accès à une formation de qualité et supérieure, est une des meilleures solutions pour réduire l'écart entre riches et pauvres. Et n'allez pas pensé que ceux qui sont plus riches le sont tous par chance. Beaucoup ont travaillé pour être où ils sont, ce n'est pas un défaut, on n'a rien à leur enlever, ils ne sont pas responsables du sort de chacun parce qu'ils ont réussi. Un peu d'entraide ne fait pas de mal, mais c'est un choix personnel, qu'on ne peut imposer.

Égalité et accessibilité (Jonathan)
Oui, c'est le vrai débat. Égalité, encore une fois, ce n'est pas les frais de scolarité qui départage, mais comme tu dis l'accessibilité qui rend les conditions égalitaires. Puisqu'en mon for intérieur, je ne crois pas que nous avons les moyens de ne pas indexer les frais de scolarité aux coûts de la vie, puisque personnellement j'ai d'autres priorités, mentionnées plus haut, comme la santé et les services sociaux, donc ne pouvant pas se fermer les yeux sur le coût des choses en 2012, si en revanche, vous revendiquiez pour des solutions comme un accès pour tous ceux qui le désirent aux prêts étudiants, des frais proportionnels à la valeur économique de la formation (selon les salaires que procurent chaque formation), etc., on élimine ainsi la problématique d'accès et on finance à hauteur raisonnable les institutions post-secondaires mais en partie par les utilisateurs de façon proportionnelle.

L'éducation ce n'est pas gratuit (Julie)
Finalement Julie, je suis assez d'accord avec tes arguments et surtout la comparaison. En effet, l'épicerie est-ce un droit universel??? Peut-on dire ça, pourtant y'a encore des gens qui ont à peine suffisamment pour se nourrir. Pendant qu'on se dispute pour l'éducation à faible coût par les utilisateurs qui veulent payer le moins possibles, tout en sachant qu'il existe des solutions alternatives pour l'accessibilité, d'autres problèmes plus graves subsistes. Enfin, les échappatoires fiscaux, c'est le seul point difficile, on sait que ça existe, c'est un problème parmi tant d'autres, mais qui je ne crois pas peuvent être réglés ici. Mais en gros, considérant que le salaire minimum de mes premiers emplois étant de moins de 6$, mais que le salaire minimum est maintenant à près de 10%, c'est une hausse de 40%, mais les frais de scolarité sont les mêmes????

Éducation au service de l'économie (Jonathan)
Je suis d'accord avec le principe de ton argument, mais il ne fonctionne que du moment où les universités seraient rentables et profitables. Le problème c'est qu'elles sont sous-financées, et produisent des déficits et non des revenus. Nous ne pouvons donc pas dire que les établissements post-secondaires sont au service de l'économie, même avec les augmentations. Oui la dette des universités est minimes peut-être vs la dette globale, est-ce une raison pour ne pas la considérer et y remédier si c'est possible?

Pelletage (Caro)
Assez d'accord, il ne faut pas penser que de retarder l'échéance, tout va devenir facile, que les universités vont se financer par elle-même avec les subventions gouvernementales par magie. C'est à chacun de se responsabiliser quant à sa propre formation, et je ne voudrais pas payer pour les éternels indécis qui changent de programme chaque année, c'est à eux de prendre en considération les conséquences de leurs décisions.

La classe moyenne (Sonia, Jonathan)
Nous sommes très bons pour catégoriser les gens dans notre société, riches, pauvres, classe moyenne. Mais c'est vrai que nous n'avons pas, en tant que diplômés de plusieurs années, la même vie, la même expérience que ceux qui commencent dans la vie, pour qui une ligne dure (téléphone fixe), ça veut rien dire, mais qu'un téléphone cellulaire c'est la base....qu'un travail remis écrit à main levée c'est impensable...Enfin, s'il existe une classe moyenne qui n'accède pas à l'aide gouvernementale pour l'éducation, c'est justement mon point, de rendre cette aide accessible à tous sans discrimination. Sans discrimination, ça veut dire que je ne discrimine pas plus le riche que le pauvre...Je ne tente pas de régler tous les problèmes de la société, mais apporter une solution qui répond à la requête de chaque partie.

Les chiffres (Ariane et Jonathan)
Les chiffres sont des chiffres, on peut évidemment leur faire dire ce qu'on veut. Comme le plus contradictoire, l'augmentation des frais limite la fréquentation post-secondaires, alors que de façon générale, on dit tout-à-fait le contraire. Ce que j'ai trouvé, c'est que la fréquentation diminue sur le coup, mais se rétablit dans le temps. Enfin, je suis assez d'accord avec l'argument d'Ariane, en revanche, je ne suis pas certaine que ça tient compte de l'accessibilité immédiate, ou du non-incitatif à poursuivre ses études. Bref, j'en reviens à ma proposition de départ....La question est donc, est-ce que 40% comme pourcentage de ceux recevant du support est suffisant??? Je ne sais pas, mais sinon, demandons un plus grand support par les prêts étudiants et ne débattons pas des frais.

En conclusion, après plus de 10 ans d'études, plus de 10 ans à rembourser mes prêts étudiants, je pense m'en être sortie pas trop mal, et de façon responsable pour moi et pour la société, dont je fais partie! Je me suis aidée doublement alors!!!

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